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  • Entre mes mains le deuxième opus

    Entre mes mains le deuxième opus
    De Tom Patate
    Hier enfin j'ai tenu.
    Combien était lisse et ferme la couverture,
    Ainsi qu'une peau toute jeune,
    Douce au toucher et douce
    Au coeur.
    Combien le ciel y était clair,
    Combien les herbes déjà longues
    Combien le soleil déjà là.
    Combien d'heures pour cet objet-là,
    Combien de travail à trois,
    Editeur, illustrateur et moi,
    Et le voilà.
    Ouf.
    Un sourire ?
    Mais oui !

    Au suivant !
    Retroussons nos manches et attaquons le texte...

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  • Morsure dans le moelleux

    Lorsque au dehors il se fait morne, lorsque la lumière semble bannie à jamais, lorsque sur la montagne proche les brumes et les brouillards s'accrochent, et stagnent... il y a les bugnes de mon boulanger.
    Oh... ce n'est pas tous les jours, juste le samedi, et cela ne dure que quelques semaines, mais justement c'est ça qui est bien.
    Lorsque le ciel est maussade, courbé et sourd aux premiers chants d'oiseaux, on sait bien qu'à un moment ou un autre, il y aura... les bugnes de mon boulanger.
    Oh, il vaut mieux commander, car elles sont renommées, mais c'est justement ce qui les fait si... précieuses.
    Lorsqu'il ne fait pas beau, ces jours-là on s'en fiche, car on sait qu'il y aura quelque part... l'instant de la première bugne. C'est souvent le matin, lorsqu'on va les chercher, juste une, seulement une, mais souvent...
    Oh, la première bugne, c'est la plus séraphique. Il faut la contempler dans ses formes rebondies, sniffer un peu sa poudre sucrée, accepter qu'elle sème quelques étoiles blanches sur le pantalon noir, et mordre.
    Mais attention, tout est là, il ne faut pas mordre dedans machinalement, prestement, ni rageusement, non. Il faut faire cela amoureusement, sans aucune précipitation. Car ces bugnes-là sont d'une légèreté divine, pleines de douceur enfantine, elles sont comme des joues rondes qu'on bise, et qu'on voudrait manger. Alors on mord dedans à belles dents et c'est exactement parfait, comme instant.
    Délicieuses bugnes, pleines de tendresse, sans une once de goût d'huile, juste ce qu'il faut de sucre glace. Tout le moelleux qu'il faut pour que l'attente soit plus douce.
    Et lorsque le temps des bugnes et passé, on lève les yeux pour noter, estomaqués, que le ciel s'est ouvert, que l'air a changé, et que l'attente est finie. Tout recommence : les feuilles, les fleurs, les petits oiseaux...
    Et à ce moment-là seulement, à cet instant précis, exactement lorsque le temps des bugnes est passé (jamais avant, sacrilège !) juste à ce moment-là...
    ... on lorgne son tour de taille.
    Mais est-ce bien important, à comparé de ces morsures dans le moelleux, dans cette blondeur épanouie, à comparé de ces petits moments de douceur succulente qui aident à laisser mourir l'hiver ?

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  • Auprès de notre arbre, nous vivions heureux...

    Il y avait sur la place de mon village un géant.

    Lorsqu’en été le soleil dardait, nous installions dessous nos voitures, et elles tournaient avec l’heure du jour, sous l’ombre. Sous cette ramure bénéfique, ample, ancestrale, nous nous étions assis l’été dernier, entre voisins. Sous cette frondaison, l’air était une douce brise, l’humeur joyeuse, l’ardent soleil se faisait clément et le vin gardait sa fraîcheur. Ce fut si agréable, si naturel, que mon voisin décida peu après d’y fêter son anniversaire.
    Sur la place du village.
    Sous le tilleul.
    Le tilleul de la place.
    Le tilleul, témoin de notre vie saison après saison : On voyait des promeneurs ou des anciens qui faisaient la pause, parfois, sous ses branches protectrices. À la fin de l’été, il se couvrait de fleurs, odorantes et discrètes, aux vertus apaisantes. Lorsque l’hiver venait le dépouiller, nous pouvions voir que déjà, auparavant, le géant avait été blessé. Oui, le géant a déjà subi des outrages, des tronçonnages inconséquents, disgracieux, aveugles à son élan. Lorsqu’il était dénudé, nous voyions bien que son port n’était pas tout à fait naturel. Des branches s’arrêtaient là, sans raison, coupées dans leur essor, et celles qui avaient repoussé à partir de ces moignons anciens n’avaient pas la force majestueuse de la vitalité. Elles ployaient, faiblardes, au lieu de s’élancer dans le ciel.
    Aujourd’hui, plus rien. Nous n’avons qu’un pauvre tronc qui lance au ciel quelques pitoyables moignons. Tronçonnées, balayées, les opulentes branches qui nous donnaient de l’ombre. Pourquoi ?

    Mes amis, changeons notre point de vue.
    Cessons de penser que tronçonner fortifie, car tronçonner rend les arbres malades, et à la longue, il les tue.
    Allons voir le professionnel de l’arbre, l’arboriculteur, celui qui ne moignonne pas, mais qui taille et qui soigne, celui qui fait naître et grandir, et il nous expliquera qu’élaguer ça peut être tailler, et non pas raboter, que la taille douce n’a rien à voir avec le tronçonnage qui sévit couramment parmi les arbres de nos places et de nos rues. Tailler, c’est respecter l’élan et la forme de l’arbre, et ne jamais couper une grosse branche, car c’est la porte ouverte aux parasites et aux maladies. Laissons la parole à Eric Petiot, paysagiste réputé qui a sauvé (entre autres) un tilleul de 900 ans : « En 1985, nos connaissances sur l’arbre en étaient au même stade que celles qu’on pouvait avoir sur l’anatomie et la physiologie de l’homme au Moyen Âge ». Et en 2011, avons-nous progressé ?
    Allons voir celui qui connaît les arbres.
    Et surtout, apprenons à les regarder.
    Arrêtons-nous, et regardons-les.
    Regardons-les vraiment.
    C’est ainsi que nous apprendrons.

    J’ai connu à C. un tilleul de la révolution, un arbre de la liberté, qui n’était plus qu’un moignon. Honte à lui si, dans l’année, il montrait la plus petite velléité de laisser repousser la moindre timide branchette : tronçonné. Et tronçonné encore. Re et re-tronçonné. Re-re-re-re-re-tronçonné, à même le moignon. Avant de mourir, cet arbre fut longtemps un pauvre totem. Un totem dédié à quoi, sinon à la performance des outils de coupe modernes ?
    Parce que c’est si facile, si rapide.
    Si propre ?
    Je connais un tilleul de la révolution, à G., qui est un magnifique géant, un arbre remarquable, répertorié au petit patrimoine de l’arrondissement d’A. Il s’élance vers le ciel et vraisemblablement, il n’a pas connu la tronçonneuse.
    Et ce tilleul superbe, aux P. de V., il ne manquerait plus qu’on le rabote ! Va-t-on vraiment commettre ce sacrilège ?

    Les arbres ne sont pas des poteaux, ils sont vivants, il leur faut du temps pour s’épanouir, parfois presque une vie humaine, car, pour la plupart, ils vivent plus longtemps que nous. Nous les laissons en héritage…
    Alors, que voulons-nous pour nos enfants ?
    Des cités avec moignons et béton ?
    Ou des lieux de vie et de partage, auprès de nos arbres ?
    Les arbres sont notre patrimoine. Ils sont notre richesse, ils nous aident à nous sentir vivants. Ils nous gardent en vie.
    On n’a jamais soigné un arbre en le tronçonnant, en l’élaguant, en le rabattant.

    Changeons notre façon de penser, changeons notre regard.
    Cessons de vouloir faire propre, car notre monde n’est pas un salon.
    Des spécialistes en parlent à la radio, écoutons sur France Inter Alain Baraton, le jardinier en chef du Grand Parc de Versailles qui répète et martèle que « rabattre » un arbre, c’est une mutilation, un sévère traumatisme pour celui-ci : "Une coupe est toujours une blessure que l'on inflige à un végétal".
    Des livres sont publiés, lisons les ouvrages d’Alain Pontoppidan, technicien arboricole, sur la taille douce…
    Cherchons la vérité, ne pensons plus à l’emporte pièce. Ne cherchons pas la facilité.
    Changeons notre point de vue.

    Sous le tilleul de la place, nous avions organisé la fête des voisins, l’année dernière.
    C’est impensable cette année.
    Nous sommes en deuil.
    Et pour combien d’années ?

     

    Article à consulter :
    http://sauvonslestilleuls.t-tm.com/Documents/034_les_tilleuls_ne_font_plus_d-ombre_opt2.pdf

    Sites à consulter :
    Une quarantaine d'aboriculteurs, de pépiniéristes ou de centres de formation adhérent aujourd'hui à cette démarche de protection et de considération de l'arbre, au travers de la taille raisonnée, de la préservation des arbres remarquables, et de la restauration des arbres mutilés, etc :
    http://www.sequoia-online.com/index.htm
    Un blog sur les arbres menacés, dans lequel vous pourrez écouter le point de vue d'Alain Baraton concernant ces arbres qui sont dans le collimateur :
    http://krapooarboricole.wordpress.com/category/deforestation/arbres-menaces/
    ... et sur les droits de l'arbre :
    http://krapooarboricole.wordpress.com/category/droits-de-larbre/


    Changeons notre point de vue.

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  • J'aimerais tant...

    ...que les étiquettes des vêtements ne soient pas cousues avec du fil de pêche.

    Ça blesse, ça gratte, ça irrite le dos et l'humeur, et au bout du compte, le vêtement est retiré en un tournemain, souvent d'un geste sec et rageur, la boîte à couture est ouverte et fouillée, les dents sont serrées, des éclairs sont lancés par l'oeil, et l'étiquette est décousue avec une attention soutenue et le bout des ciseaux.

    Et qui est le gagnant dans l'affaire ?

    Pas le porteur, non.
    ... car il a un temps le dos agacé, et un autre temps un vêtement malmené, avec une empreinte, le vestige de la défunte étiquette, marqué par les trous de l'aiguille qui se voient immanquablement. Parfois même, si le porteur s'est un peu énervé, ou bien s'il n'a pas montré assez d'habileté, ou s'il n'avait pas sous la main des ciseaux suffisamment fins, pointus, adaptés, il lui reste en main un vêtement troué.

    Pas la marque, non.
    ... tout d'abord parce que le porteur a vitupéré contre elle (d'autant plus si elle fait partie des marques réputées (car elles aussi sont grandes consommatrices de fil de pêche). Et ensuite et surtout, parce que la marque de la marque a tout bonnement disparu.
    Et un vêtement anonyme, un.

     

    Ceci est un billet d'humeur. Un.

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